Formuler clairement la mission et les valeurs de l’entreprise, aligner l’ensemble des processus vis à vis de tous les partenaires, internes et externes, sur ces valeurs , formaliser « qui a le droit de décider de quoi? », tels sont les rôles principaux de la gouvernance d’une organisation.
Gouvernance dans l’entreprise high-tech B2B / B2G
Certains aspects de la gouvernance dans l’entreprise high-tech B2B / B2G concernent directement les aspects produits marchés concurrence.
La gouvernance produits / marchés / concurrence concerne des aspects tels que:
- L’éthique générale des affaires
- La gestion des risques, de la conformité et de la responsabilité, notamment en matière de produits
- Les process et la prise de décision
Sans rentrer dans les nombreux débats relatifs à la responsabilité morale des entreprises à laquelle elle appartient, disons que l’éthique générale des affaires formule comment une entreprise estime qu’elle doit se comporter vis à vis de différents partenaires.
Cela peut aller des règles de comportement vis à vis des clients et des concurrents à celles vis à vis de la société en général dans le cadre RSE/O (responsabilité sociale des entreprises/organisations), par exemple pour ne pas risquer de nuire avec certaines technologies. Similaires à ceux relatifs à la bioéthique, les débats en cours par exemple autour des risques de l’AI (intelligence artificielle) en général ou appliquée en particulier à la robotique avec prise de décision autonome sont caractéristiques de ces questions.
Par ailleurs de plus en plus encadrées au plan réglementaire ou celui des conditions de financement, les activités de l’entreprise hi-tech B2B/B2G posent dans le cadre RSE des questions particulières de gestion des risques, de conformité et de responsabilité, tout particulièrement en matière de produits.
Par exemple faire en sorte que les produits technologiques soient éthiques et non dangereux pendant leur fabrication, qu’ils ne soient le moins nocifs possible pour l’environnement pendant et après leur usage, qu’ils soient plus vertueux en matière de consommation énergétique, font partie de ces préoccupations qui vont être prises en compte et influencer les activités de conception et de développement des produits.
Les process et la prise de décision définissent à la fois comment un certain nombre d’activités essentielles doivent être conduites (la norme de process applicable à tous) et qui a le droit de décider de quoi. Par exemple dans le domaine produits/marchés/concurrence, comment doit être conduite et présentée l’analyse d’un marché, la faisabilité technique et économique d’un produit avant d’autoriser l’engagement des dépenses de développement, un lancement commercial de produit ou la capture d’un projet. En même temps que le process à suivre avec des étapes obligatoires, sera défini le niveau de responsabilité hiérarchique associé aux décisions. On définira ainsi par exemple qui a le droit:
- De valider l’engagement ou l’arrêt des dépenses de développement
- De décider de répondre ou non à un appel d’offre
- De lancer ou d’arrêter un produit sur le marché.
Cet aspect de définition précise des responsabilités de décision est extrêmement important si on veut éviter à la fois un foisonnement d’initiatives non autorisées et que des décisions ne soient prises « par défaut » sans que personne n’en assume la responsabilité.
Quelques grands classiques en la matière dans la technologie, à la fois dommageables et couteux, sont:
- Les développements techniques anarchiques sans cohérence d’ensemble
- Les lancements commerciaux trop précoces ou au contraire trop tardifs
- Les décisions qui s’avèrent avoir été mauvaises sans qu’on puisse réellement en identifier l’origine
- Ou encore les catalogues de produits conservant de trop nombreux produits inutiles pour le business simplement parce qu’aucune instance n’est en charge de décider de leur arrêt commercial.